You are currently viewing Cession à la jambe pour améliorer la souplesse

La cession à la jambe, ce n’est pas qu’un simple exercice de dressage ; c’est une conversation subtile entre vous et votre cheval. C’est un mouvement qui demande finesse, coordination et une compréhension mutuelle. En effet, elle constitue l’un des piliers de la formation du cheval et du cavalier. Plus qu’une figure esthétique, elle permet d’améliorer la souplesse et la réactivité de votre monture, tout en affinant vos propres aides. Ce guide a pour ambition de vous éclairer sur les différentes facettes de la cession à la jambe, pour que vous puissiez non seulement la maîtriser, mais aussi en tirer tous les bénéfices.

Qu’est-ce que la cession à la jambe ?

Pour bien comprendre la cession à la jambe, imaginez un mouvement qui combine l’avancée et un déplacement latéral. C’est un exercice dit de « deux pistes », car le cheval se déplace sur deux traces distinctes : une pour ses antérieurs et une autre pour ses postérieurs. Ce qui la rend si particulière, c’est que le cheval doit croiser ses membres, le postérieur intérieur passant devant le postérieur extérieur, tandis que l’antérieur intérieur passe devant l’antérieur extérieur. Tout cela se fait en conservant un corps droit, sans incurvation. Seule l’encolure peut présenter un léger pli, tourné dans le sens opposé au mouvement. Le cheval, en quelque sorte, « cède » à la pression de la jambe isolée du cavalier. C’est ainsi qu’il se déplace sur une ligne oblique, avec un angle idéal de 30 degrés. C’est un exercice d’assouplissement très complet qui met en jeu l’impulsion et le croisement des membres.


Préparation et précision : comment exécuter le mouvement ?

La réussite d’une cession à la jambe repose sur la précision et la préparation. Votre capacité à demander le mouvement avec des aides claires et distinctes est primordiale. Avant de vous lancer, assurez-vous que votre cheval est calme et qu’il se déplace à une allure régulière, qu’il s’agisse du pas ou du trot. La fluidité du mouvement dépendra de cette préparation.

La position du cavalier

Votre position est la fondation de l’exercice. Vous devez rester stable et bien équilibré au centre de votre selle, sans déporter votre poids. Un léger ajustement de votre buste, incliné dans la direction du mouvement, peut aider, tout comme le fait de regarder où vous souhaitez aller. Votre bassin doit demeurer souple pour suivre le mouvement de votre cheval, ce qui est essentiel pour ne pas le déséquilibrer.

Les aides précises

C’est là que la magie opère. Pour une cession à la jambe vers la droite, par exemple, chaque aide a un rôle bien défini :

  • La jambe intérieure (gauche), placée à la sangle, est responsable de l’impulsion et maintient l’engagement du cheval vers l’avant.
  • La jambe extérieure (droite), reculée de quelques centimètres, agit derrière la sangle. C’est la jambe dite « isolée », dont la pression intermittente pousse le cheval à se déplacer latéralement.
  • La rêne intérieure (gauche) agit comme une rêne d’ouverture, en créant un léger pli d’encolure dans le sens opposé au mouvement, ce qui permet de guider l’avant-main.
  • La rêne extérieure (droite) est une rêne d’appui. Son rôle est d’empêcher les épaules de partir trop loin et de maintenir la rectitude du cheval.

Il suffit ensuite d’inverser ces aides pour une cession à la jambe vers la gauche. Un bon exercice est de s’entraîner à ressentir l’action de chaque jambe indépendamment.

La réponse du cheval

Quand vos aides sont justes, la réponse de votre cheval est immédiate : il croise ses membres avec aisance, son postérieur intérieur s’engage profondément et il se déplace de manière fluide et régulière. Le mouvement est harmonieux et sa cadence reste la même. Les épaules précèdent légèrement les hanches, montrant une bonne attitude. La communication est alors légère, et le cheval cède avec volonté, en totale harmonie.


Erreurs fréquentes et solutions

Il est tout à fait normal de rencontrer des difficultés en apprenant la cession à la jambe. Identifier ces erreurs vous permettra de les corriger plus facilement.

  • Le cheval se précipite : C’est un problème d’impulsion et de contrôle. Pour le résoudre, réduisez la durée de l’exercice en demandant seulement deux ou trois foulées de cession avant de le redresser. L’objectif est de retrouver le calme.
  • Le cheval ne se déplace pas : Cela peut être un manque de réactivité à la jambe. Dans ce cas, n’hésitez pas à renforcer votre demande par une petite pression de la jambe plus ferme, ou en utilisant une cravache de dressage pour un léger signal derrière votre jambe.
  • Le cheval se traverse : C’est un manque de rectitude, où la croupe précède les épaules. Votre rêne extérieure est probablement trop lâche. Utilisez-la avec plus de fermeté pour ramener les épaules vers l’intérieur, afin de rééquilibrer le mouvement.
  • Le cheval se couche sur les épaules : Si le cheval ne s’engage pas avec ses postérieurs et s’appuie sur l’avant-main, votre jambe d’impulsion n’est pas assez active. N’oubliez jamais de pousser le cheval en avant tout en demandant le mouvement latéral.

Les bienfaits de la cession à la jambe

La cession à la jambe n’est pas seulement un exercice technique ; elle est une véritable source de bienfaits pour votre cheval, tant sur le plan physique que mental.

Tout d’abord, elle améliore considérablement sa souplesse latérale. En l’incitant à mobiliser ses hanches et ses côtes, elle aide à relâcher les tensions musculaires et à assouplir la colonne vertébrale. C’est un excellent moyen de préparer votre cheval à des exercices plus complexes.

De plus, elle développe l’engagement des postérieurs. Le cheval apprend à reporter son poids sur son arrière-main, ce qui est fondamental pour l’équilibre et la puissance, et est essentiel pour les mouvements de rassembler.

Enfin, elle affine la réponse aux aides du cavalier. Votre cheval apprend à réagir avec légèreté à une simple pression de votre jambe. Cette finesse de communication est le fondement d’une équitation harmonieuse et du développement d’une relation de confiance.


La cession à la jambe dans l’entraînement du cheval

Vous pouvez intégrer la cession à la jambe de différentes manières dans votre routine de travail. C’est un excellent exercice pour la détente, car il prépare les muscles et l’esprit du cheval.

Vous pouvez la pratiquer sur des diagonales courtes, en demandant quelques foulées avant de reprendre la ligne droite, pour bien décomposer le mouvement. Alternez les côtés pour travailler l’assouplissement de manière symétrique. La ligne du milieu est également un excellent lieu pour cet exercice, car elle permet de se concentrer sur le cheval sans l’aide du mur.

La cession à la jambe est aussi un excellent outil de diagnostic. Si le mouvement est difficile, cela peut révéler un manque d’impulsion, de décontraction ou un problème d’équilibre chez votre cheval, ce qui vous permet d’ajuster votre entraînement en conséquence.

La patience et la persévérance sont les maîtres mots. Plus vous pratiquerez cet exercice avec régularité et justesse, plus vous verrez votre cheval gagner en souplesse et en réactivité. La cession à la jambe est un exercice exigeant mais profondément gratifiant, car il renforce le lien entre vous et votre partenaire équin.


FAQ : Foire Aux Questions sur la cession à la jambe

1. Quelle est la différence entre une cession à la jambe et un appuyer ? La cession à la jambe se fait sans incurvation, le cheval reste droit, tandis que l’appuyer exige une incurvation dans le sens du mouvement.

2. À quel moment puis-je commencer à travailler la cession à la jambe avec mon cheval ? Vous pouvez commencer dès que votre cheval répond de manière fiable à la jambe isolée. Les débuts se font généralement au pas.

3. Le cheval doit-il avoir un pli d’encolure ? Un léger pli dans le sens opposé est acceptable, mais l’objectif premier est de maintenir la rectitude du corps du cheval.

4. Faut-il utiliser la voix pendant l’exercice ? La voix peut être un bon support au début de l’apprentissage, mais l’objectif est d’arriver à une communication basée uniquement sur les aides.

5. Quel est le meilleur endroit pour pratiquer la cession à la jambe ? La ligne du quart ou la ligne du milieu sont d’excellents choix, car elles évitent au cheval de s’appuyer sur le mur.

6. Que faire si mon cheval se met en arrière ? S’il recule, c’est un signe de manque d’impulsion. Vous devez alors exiger plus de mouvement en avant avant de demander le mouvement latéral.

7. Comment savoir si la cession est réussie ? Une cession est réussie quand le mouvement est fluide, régulier, et que le cheval se déplace en biais en croisant ses membres avec aisance.

8. Cet exercice est-il bon pour les chevaux raides ? Oui, c’est un excellent exercice d’assouplissement qui aide à relâcher les tensions et à améliorer la souplesse générale du cheval.