You are currently viewing Travailler son cheval au pas pour progresser

Dans l’esprit de nombreux cavaliers, le pas est une simple transition. Vous l’utilisez pour l’échauffement ou le retour au calme. Le véritable travail semblerait commencer au trot ou au galop. C’est une erreur fondamentale. Le pas est l’allure la plus importante pour l’éducation et la gymnastique de votre cheval. C’est une allure de précision, de musculation et de concentration. En la négligeant, vous vous privez d’un outil de progression extraordinaire. Ce guide vous invite à redécouvrir le pas pour bien travailler avec votre cheval. Vous apprendrez à le transformer en un moment de travail intense et bénéfique pour votre compagnon.

Pourquoi travailler son cheval au pas est-il si souvent négligé ?

Le pas souffre d’une mauvaise réputation. Il manque de vitesse et de panache. Vous pouvez avoir l’impression de ne pas « travailler » réellement. Cette perception est trompeuse. Le pas est une allure à quatre temps, sans phase de projection. Cette particularité le rend unique. Elle vous offre le temps nécessaire pour décomposer chaque mouvement. Vous pouvez ainsi ajuster vos aides avec une grande finesse. Le cheval, de son côté, a le temps de réfléchir et de comprendre vos demandes. C’est l’allure parfaite pour installer des bases solides et corriger des défauts bien ancrés.

Les incroyables bienfaits d’un pas actif et attentif

Un travail au pas bien mené métamorphose votre cheval. Les bénéfices s’observent tant sur le plan physique que mental. Vous construisez un athlète complet et serein.

  • Une base pour la musculation : Au pas, vous pouvez isoler le travail de chaque muscle. Vous renforcez en profondeur la ligne du dessus, notamment les muscles du dos et les abdominaux. Un pas actif engage les postérieurs, ce qui est la première étape vers le rassembler.
  • Le creuset de la concentration : La lenteur de l’allure exige une attention constante de la part du cheval et du cavalier. Vous apprenez à votre monture à rester connectée à vous. Cette concentration se répercutera positivement sur les autres allures.
  • Un outil de correction puissant : Votre cheval est raide d’un côté ? Il fuit vos aides ? Le pas est l’allure idéale pour aborder ces problèmes sans tension. Vous pouvez rectifier une attitude ou une mauvaise habitude dans le calme, ce qui favorise l’apprentissage.
  • La porte d’entrée vers la souplesse : Tous les exercices d’assouplissement peuvent et doivent être initiés au pas. Le travail sur deux pistes, comme l’épaule en dedans, s’apprend bien plus facilement à cette allure.

un pas de qualité : la première étape pour travailler son cheval

Avant de commencer les exercices, vous devez obtenir un « bon » pas. Un pas n’est pas simplement une marche lente. Il doit posséder plusieurs qualités essentielles. Un pas de qualité est actif. Les postérieurs de votre cheval s’engagent et viennent se poser dans les traces des antérieurs, voire les dépassent. Il est régulier. Vous devez entendre clairement le rythme à quatre temps « un-deux-trois-quatre ». Enfin, il est décontracté. L’encolure de votre cheval oscille naturellement, et son dos fonctionne avec souplesse. Pour obtenir cela, utilisez vos jambes par touches discontinues pour créer l’énergie. Conservez un contact léger et élastique avec la bouche pour permettre le balancier de l’encolure.

Exercices pratiques pour transformer vos séances au pas

Voici une série d’exercices à intégrer dans vos séances pour bien travailler avec votre cheval au pas. Ils vont améliorer la qualité du pas de votre cheval et sa disponibilité générale.

Les transitions dans l’allure : le pas rassemblé et le pas allongé

Le pas n’est pas uniforme. Vous devez être capable d’en moduler l’amplitude.

Le pas allongé (pas étendu) : Demandez à votre cheval d’allonger ses foulées au maximum, sans précipiter. C’est un excellent exercice d’étirement.

Comment faire : Avancez légèrement votre bassin et ouvrez vos doigts pour laisser passer l’énergie.

Le pas rassemblé : Réduisez l’amplitude des foulées tout en gardant l’activité des postérieurs. Le cheval se grandit et reporte du poids sur l’arrière-main.

Comment faire : Grandissez-vous, utilisez vos jambes pour maintenir l’activité et fermez délicatement vos doigts pour raccourcir les foulées.

Les déplacements latéraux au pas : la précision avant tout

Le pas est l’allure reine pour apprendre les déplacements latéraux.

Les exercices : Commencez par la cession à la jambe le long de la piste. Progressez ensuite vers l’épaule en dedans, qui est un formidable assouplissement. Vous pouvez aussi travailler la tête au mur ou les hanches en dedans.

Le bénéfice : Le cheval a le temps de coordonner ses quatre membres. Vous pouvez décomposer l’action de vos aides et sentir la réponse de chaque partie de son corps.

Les figures de manège pour la souplesse et le contrôle

Ne vous contentez pas de suivre la piste. Utilisez toute la surface de la carrière.

Les figures : Enchaînez des voltes de 8 à 10 mètres, des demi-voltes, des serpentines à trois ou quatre boucles, ou encore des huit de chiffre.

Le bénéfice : Ces figures vous obligent à être précis dans vos tracés et à contrôler l’incurvation du corps de votre cheval. Chaque changement de direction est un exercice d’assouplissement.

Le reculer et les arrêts : la clé de l’équilibre

Un bon arrêt est un exercice à part entière. Il doit être droit, carré, et obtenu dans la décontraction. Le reculer, quant à lui, est un excellent exercice de musculation pour l’arrière-main.

Comment faire : Pour l’arrêt, redressez-vous et fermez vos doigts en résistant avec votre dos. Pour le reculer, maintenez une légère pression des jambes pour que le cheval recule par foulées diagonales, sans s’encapuchonner.

Le travail au pas est un art qui demande patience et finesse. En le réintégrant au cœur de vos séances, vous ne perdrez pas votre temps, vous en gagnerez. Vous construirez des bases physiques et mentales si solides que votre progression au trot et au galop en sera décuplée. Redécouvrez cette allure fondamentale et observez votre cheval se transformer en un partenaire attentif, souple et puissant.


FAQ – Questions fréquentes pour bien travailler au pas avec son cheval

1. Combien de temps doit durer la phase de travail au pas ?

Elle doit durer bien plus que les 5 minutes d’échauffement. Vous pouvez consacrer des séances entières au travail au pas, surtout si vous abordez de nouveaux exercices. Une bonne règle est de commencer et finir chaque séance par au moins 10 minutes de pas actif.

2. Mon cheval est paresseux au pas, que puis-je faire ?

Utilisez des transitions fréquentes (pas-arrêt-pas, pas-reculer-pas, pas moyen-pas allongé). Variez les exercices pour le garder attentif. Utilisez votre stick de dressage pour renforcer l’action de votre jambe si nécessaire. Évitez de le talonner en permanence.

3. Peut-on réaliser des mouvements de dressage avancés au pas ?

Oui, absolument. La pirouette au pas est un exercice de rassembler extrême. Le pas d’école et plus tard le piaffer (un trot sur place) sont issus d’un travail de perfectionnement du pas.

4. Le travail au pas peut-il améliorer le galop de mon cheval ?

Oui, indirectement mais très efficacement. En améliorant la souplesse, l’engagement des postérieurs et la connexion au pas, vous donnez au cheval les outils physiques pour avoir un meilleur équilibre et une meilleure propulsion au galop.

Encore à savoir travailler son cheval au pas

5. Mon cheval s’ennuie vite au pas et regarde partout, comment le concentrer ?

La solution est de lui donner du travail. Enchaînez les figures, les transitions et les changements de direction. Un cheval qui a des questions précises à résoudre n’a pas le temps de se laisser distraire.

6. Le travail au pas est-il important pour un jeune cheval ?

Il est essentiel. C’est au pas que vous construisez tout le vocabulaire de base, la confiance et la musculature initiale du jeune cheval. C’est l’allure la plus sécurisante et la plus éducative pour lui.

7. Quelle est la plus grosse erreur à éviter durant le travail au pas ?

La plus grosse erreur est de tirer sur les rênes pour le ralentir et de bloquer le mouvement naturel de balancier de son encolure. Cela crispe le cheval, creuse son dos et détruit la qualité de l’allure.

8. Comment savoir si le pas de mon cheval est de bonne qualité ?

Écoutez le rythme : il doit être régulier à quatre temps. Regardez les traces : le postérieur doit couvrir la trace de l’antérieur du même côté (ou la dépasser). Sentez son dos : il doit monter et bouger sous votre selle. Enfin, son encolure doit osciller librement.