Le syndrome naviculaire est une affection redoutée par de nombreux propriétaires. Il représente l’une des causes les plus fréquentes de boiterie chronique chez le cheval. Comprendre cette pathologie complexe est essentiel pour préserver la santé de votre compagnon. Vous devez connaître ses causes, ses symptômes et les solutions de gestion existantes. Ce guide détaillé vous offre toutes les clés pour mieux appréhender le syndrome du cheval naviculaire. Il vous aidera à prendre les meilleures décisions pour son bien-être.
Qu’est-ce que le syndrome naviculaire ?
Le syndrome naviculaire, aussi appelé maladie naviculaire, est un terme général. Il décrit une douleur chronique localisée à l’arrière du pied du cheval. Cette douleur implique plusieurs structures anatomiques importantes. L’os naviculaire (ou os sésamoïde distal) est le plus connu. Cependant, le syndrome affecte aussi le tendon fléchisseur profond du doigt. Il touche également la bourse naviculaire et les ligaments associés. L’inflammation et la dégénérescence de ces tissus provoquent une boiterie progressive. Le cheval ressent une gêne particulièrement forte lorsque son pied est en hyper-extension.
Identifier les causes et les facteurs de risque
Plusieurs éléments peuvent contribuer à l’apparition du syndrome naviculaire. Il est rarement le résultat d’une cause unique. Vous devez plutôt considérer une combinaison de facteurs prédisposants. Une bonne connaissance de ces facteurs vous permet de mieux prévenir les risques.
La conformation du pied
La conformation de votre cheval joue un rôle majeur. Certains aplombs et formes de pieds augmentent la pression sur la zone naviculaire. Les chevaux avec de petits pieds par rapport à leur masse corporelle sont plus à risque. Des talons bas et fuyants associés à une pince longue créent également des tensions excessives. Un maréchal-ferrant compétent peut corriger certains défauts. Il limite ainsi les contraintes biomécaniques sur l’appareil naviculaire.
Le travail et l’utilisation du cheval
L’activité de votre cheval influence directement la santé de ses pieds. Les disciplines qui sollicitent fortement les antérieurs augmentent les risques. Le saut d’obstacles, le concours complet ou le reining en sont de bons exemples. Un travail intensif sur des sols durs et irréguliers génère des chocs répétés. Ces microtraumatismes peuvent, à terme, endommager les structures délicates de la région naviculaire. Un entraînement progressif et un choix judicieux des surfaces de travail sont donc cruciaux.
Le parage et la ferrure
Un mauvais entretien des pieds est un facteur aggravant. Des intervalles de ferrage trop longs déséquilibrent le pied. La pince devient trop longue et les talons s’affaissent. Cette configuration augmente la pression sur le tendon fléchisseur profond et l’os naviculaire. Une ferrure inadaptée peut aussi restreindre le mécanisme naturel d’amortissement du pied. Vous devez collaborer étroitement avec un maréchal-ferrant qualifié. Il assurera un parage régulier et une ferrure correcte.
Reconnaître les symptômes d’un cheval naviculaire
Les signes cliniques du syndrome naviculaire sont parfois subtils au début. Ils s’intensifient progressivement avec le temps. La boiterie est le symptôme le plus évident. Elle affecte généralement les deux membres antérieurs, même si l’un peut sembler plus atteint que l’autre. La boiterie s’aggrave sur sol dur ou lors de virages serrés. Le cheval peut également trébucher plus souvent.
Vous observerez peut-être un changement dans sa locomotion. Le cheval tend à raccourcir sa foulée. Il pose la pince de son sabot en premier pour soulager ses talons. Au repos, il adopte une posture caractéristique. Il place un antérieur en avant, en appui sur la pince. C’est ce qu’on appelle le « pointer ». Cette attitude vise à diminuer la pression sur la zone douloureuse. Une réticence au travail ou des réactions de défense peuvent aussi être des signaux d’alerte.
Le processus de diagnostic par le vétérinaire
Seul un vétérinaire peut poser un diagnostic fiable. Si vous suspectez un syndrome naviculaire, ne tardez pas à le consulter. Le diagnostic repose sur une approche méthodique en plusieurs étapes.
L’examen clinique
Le vétérinaire commence par un examen visuel de votre cheval. Il évalue sa conformation et ses aplombs. Il observe sa démarche au pas et au trot, en ligne droite et en cercle. L’utilisation d’une pince à sonder permet de localiser précisément la douleur dans le pied. Une pression sur la fourchette ou les talons provoque souvent une réaction vive chez un cheval naviculaire.
Les tests de flexion
Des tests de flexion des membres sont ensuite réalisés. Le vétérinaire maintient une articulation en flexion forcée pendant une minute. Il fait ensuite trotter le cheval immédiatement après. Une aggravation nette de la boiterie après la flexion du pied suggère une douleur dans cette zone.
L’anesthésie diagnostique
Pour confirmer l’origine de la douleur, le vétérinaire procède à des anesthésies locales. Il injecte un produit anesthésiant pour « endormir » des zones spécifiques du pied. Si la boiterie disparaît après l’anesthésie de la région naviculaire, le diagnostic se précise. Cela confirme que la douleur provient bien de cette structure.
L’imagerie médicale
Enfin, des examens d’imagerie permettent de visualiser les lésions. Les radiographies sont souvent réalisées en premier. Elles peuvent révéler des modifications de l’os naviculaire (kystes, remaniements). L’échographie aide à évaluer les tissus mous comme les ligaments et le tendon. L’examen de référence est l’imagerie par résonance magnétique (IRM). L’IRM offre une vision très détaillée de l’ensemble des structures osseuses et tendineuses.
Gérer et traiter un cheval atteint du syndrome naviculaire
Il n’existe pas de traitement curatif pour le syndrome naviculaire. L’objectif est de gérer la douleur et de ralentir la progression de la maladie. La prise en charge repose sur une approche globale. Elle combine les soins du maréchal-ferrant, les traitements médicaux et l’adaptation du travail.
L’importance d’un parage et d’une ferrure adaptés
La maréchalerie est le pilier de la gestion d’un cheval naviculaire. Le maréchal-ferrant cherche à rétablir un équilibre optimal du pied. Il vise à réduire les forces de tension sur l’appareil naviculaire. Un parage correct est essentiel pour soutenir les talons. Une ferrure orthopédique est souvent nécessaire. Des fers à l’envers, des fers en œuf (egg bar shoes) ou des fers à planche peuvent être utilisés. Ils facilitent le départ du pied et limitent l’extension de l’articulation.
Les traitements médicamenteux
Votre vétérinaire peut prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Ils aident à gérer la douleur, surtout lors des phases aiguës. Des médicaments plus spécifiques, comme les bisphosphonates (Tildren, Osphos), sont également utilisés. Ils agissent sur le remodelage osseux et réduisent l’inflammation.
Les infiltrations locales
Dans certains cas, des infiltrations peuvent soulager le cheval. Le vétérinaire injecte des corticostéroïdes directement dans la bourse naviculaire ou l’articulation interphalangienne distale. Cette procédure réduit l’inflammation locale de manière ciblée. L’effet est souvent temporaire mais peut apporter un confort significatif.
L’adaptation du travail et de l’environnement
Vous devez adapter le programme de travail de votre cheval. Privilégiez des séances courtes et régulières sur un sol souple et de bonne qualité. Évitez les efforts intenses, les virages serrés et les sols durs. Un échauffement progressif est indispensable. L’environnement de vie a aussi son importance. Un accès à un paddock plat et sec permet au cheval de bouger librement sans contrainte excessive.
En conclusion, la gestion d’un cheval naviculaire demande une collaboration étroite. Le propriétaire, le vétérinaire et le maréchal-ferrant forment une équipe indispensable. Une prise en charge précoce et rigoureuse permet souvent de maintenir le cheval dans un état de confort. Il peut ainsi continuer à profiter d’une activité adaptée pendant de nombreuses années.
Foire aux questions (FAQ)
1. Un cheval naviculaire peut-il encore être monté ? Oui, dans de nombreux cas. L’activité doit être adaptée à son état de santé. Privilégiez un travail léger sur sol souple et évitez les disciplines exigeantes. L’avis de votre vétérinaire est crucial pour définir un programme de travail approprié.
2. La maladie naviculaire est-elle héréditaire ? Une prédisposition génétique est suspectée, notamment concernant la conformation du pied. Certaines lignées et races, comme les Quarter Horses et les Pur-sang, semblent plus touchées. Cependant, des facteurs environnementaux jouent un rôle tout aussi important.
3. Quelle est l’espérance de vie d’un cheval naviculaire ? Le syndrome naviculaire n’affecte généralement pas l’espérance de vie du cheval. La principale préoccupation est sa qualité de vie et son niveau de confort. Une bonne gestion permet de contrôler la douleur et de maintenir le cheval en bon état pendant de longues années.
4. Les fers sont-ils toujours nécessaires pour un cheval naviculaire ? Une ferrure orthopédique est très souvent la pierre angulaire du traitement. Elle vise à corriger les déséquilibres et à soulager la zone douloureuse. Dans de rares cas, un parage spécifique pieds nus peut être envisagé, mais cela doit être discuté avec votre vétérinaire et votre maréchal-ferrant.
Choses à savoir encore sur le syndrome naviculaire
5. Quels compléments alimentaires peuvent aider ? Certains compléments peuvent soutenir la santé articulaire et tendineuse. Ceux contenant de la glucosamine, de la chondroïtine, du MSM ou des oméga-3 peuvent être bénéfiques. Ils ne remplacent pas un traitement médical mais peuvent agir en soutien. Demandez toujours conseil à votre vétérinaire.
6. Comment se passe une infiltration pour un cheval naviculaire ? L’infiltration est un acte vétérinaire réalisé sous sédation. La zone d’injection est tondue et désinfectée rigoureusement. Le vétérinaire utilise une longue aiguille, parfois guidée par échographie, pour injecter le médicament (souvent un anti-inflammatoire) dans la bourse ou l’articulation ciblée.
7. La chirurgie est-elle une option pour le syndrome naviculaire ? La chirurgie, comme la névrectomie (section du nerf), est considérée en dernier recours. Elle est réservée aux cas où la gestion médicale ne parvient plus à soulager la douleur. Cette procédure n’est pas sans risques et a des implications éthiques et sportives importantes.
8. Peut-on guérir complètement du syndrome naviculaire ? Non, le syndrome naviculaire est une maladie dégénérative et chronique. Il n’existe pas de remède pour guérir les lésions installées. L’objectif de la gestion est de stopper ou ralentir la progression, de contrôler la douleur et d’offrir au cheval la meilleure qualité de vie possible.
